Bon, voilà c'est fait, j'ai ramené la 6 il y a 15 jours. Ca a été un peu épique, journée bien remplie car j'ai le même jour été chercher ma nouvelle voiture de société, tout ça à 450 kms de chez moi. Me voilà donc sur un parking avec une 308 neuve hyper connectée (je déteste ça), et une 628 de 37 ans que j'achète presque les yeux fermés car pas le temps de m'attarder. Pas tout à fait les yeux fermés, et je remercie encore au passage Laurent C. pour sa pré-visite de la bête effectuée à ma place
. Bref, je me surprends à ne pas avoir de coup de foudre pour la 6, je ne m'assieds même pas dedans et file directement les clés à mon pote venu avec moi pour la ramener. Direction l'autoroute pour 450 kms d'une traite. Moi devant, je jette régulièrement des coups d'oeil dans le rétro sur la 6 en priant pour que ce ne soit pas une merguez et qu'elle tienne le coup. Quelques pauses café, mon pote est ravi, moi, ...je doute toujours. On arrive à destination sans problèmes, je suis rassuré sur l'état mécanique de la 6, c'est déjà ça. Du coup, je prends le volant pour un rapide essai. Mouais..., bof, c'est lourd, c'est pataud. Toujours pas emballé, on verra au grand jour.
Les jours suivants ont été plus propices à une vraie prise en mains. L'état général de la 6 est satisfaisant malgré quelques dysfonctionnements comme les portes qu'il faut vraiment claquer pour qu'elles verrouillent, les vitres élec qui se bloquent parfois, le pot qui semble percé dans sa partie centrale... L'intérieur cuir noir est en bon état, et je reste admiratif du dessin des places arrières comme je l'étais déjà il y a vingt ans. Je me surprends à la garer de manière à bien la voir depuis mon bureau. Tiens tiens... Au fil des jours, la moindre petite course à faire est un alibi pour prendre la 6. Et ce week-end, je n'ai roulé qu'avec elle, délaissant la Z4 pour la première fois. Et finalement, ...je l'aime beaucoup cette 628.
Alors oui, c'est pataud, moelleux dirais je, mais c'est ça qui est cool. Cette caisse m'apaise. Autant dans la Z4 j'ai envie de lâcher les 300 cv et doubler sans arrêt, autant avec la 6, je roule au couple, tranquille, façon coude à la portière
. Je n'oublie qu'elle a 37 ans, et que je dois la respecter comme une vieille sportive qui n'a plus rien à prouver. Le son de l'échappement est un régal, pas très loin de certaines américaines. Ce qui me bluffe le plus, c'est la souplesse du moulin. Il est incroyable. Habitué aux automatiques, il m'arrive encore d'oublier de rétrograder, et j'ai eu la surprise de laisser la 6 descendre à 1500 tours en quatrième, puis reprendre sans broncher.
Côté dynamique, je trouve qu'elle flotte un peu sur ses gommes (TRX), un petit effet tapis volant, mais rien d'inquiétant. Malgré son gabarit, plutôt longue, elle tourne comme dans un mouchoir (bon ok, pas un kleenex mini, mais quand même).
Enfin, et ça vous le savez, elle a un vrai capital sympathie qui fait tourner les têtes, même chez des jeunots de moins de vingt ans (ils doivent la confondre avec la 5 de Mesrine...). Moi aussi d'ailleurs je tourne la tête. Dès que je la gare, je me retourne pour savourer cette ligne magnifique. Quel coup de crayon ce Paul Bracq...!
Bref, je crois bien qu'elle m'a définitivement conquis. Va falloir que j'explique ça à la Z4 maintenant...